Outre l’histoire, l’essai politique et les mémoires, le programme des Éditions Ruedo Ibérico s’intéressa de près à la littérature et à l'art engagés.  Son catalogue comprend des oeuvres poétiques de Gabriel Celaya, Blas de Otero, Salvador Espriu, Ángel González, ainsi que des livres de romanceros anonymes et des anthologies en hommage à Antonio Machado ou à Cuba, et également des publications à caractère érotique. Cuadernos de Ruedo Ibérico intercala dans ses textes des vers de poètes consacrés ou de jeunes auteurs. Pour ce qui est de la prose, Ruedo Ibérico divulgua des essais littéraires de Goytisolo et des romans de López Salinas ou de Rincón.

Á la lutte culturelle entreprise par les Éditions Ruedo Ibérico se joignirent aussi des peintres et des dessinateurs. Des signatures comme celles de Saura, Tàpies et Millares, à l’avant-garde des arts plastiques de l’époque, illustrèrent souvent les couvertures ou l’intérieur des livres. La revue accueillit toute une pépinière d’artistes espagnols et étrangers. Ruedo Ibérico n’écarta pas non plus la caricature politique comme élément graphique corrosif. À cette lignée correspondent les livres amères et cocasses de Bartoli et Vázquez de Sola. L’art et la littérature avancèrent donc main dans la main avec l’opposition universitaire et politique.